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louis Gallois à Strasbourg l'Eurométropole

Le président du Conseil de surveillance de PSA a présenté 5 critères de réussite pour le futur de l'Eurométropole de Strasbourg, lors des voeux au monde économique, ce 22 janvier.

Vue aérienne de Strasbourg, devenue Eurométropole le 1er janvier 2015. ©Airdiasol

A moins d'être caché dans une grotte (ou allergique à l'actualité économique, mais on vous le pardonne) vous savez que la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) est devenue Eurométropole depuis le 1er janvier 2015. Ce statut, identique à celui de métropole accordé à 9 autres villes françaises, octroie des pouvoirs étendus à la ville. En matière d'infrastructures, d'actions de développement économique ou d'habitat par exemple. Ce sujet était donc au coeur des voeux au monde économique, organisés ce jeudi 22 janvier au PMC de Strasbourg, par la CUS, la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin et l'université de Strasbourg (Unistra). Y compris pour l'invité d'honneur, Louis Gallois. L'auteur du fameux rapport sur la compétitivité française -actuellement président du conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën- a d'abord détaillé le contexte global : « Le développement de la France se concentre sur une quinzaine de grandes métropoles, qui résistent à la crise. La tendance est identique dans le monde. Les facteurs de compétitivité sont donc entre les mains de ces villes. »

Il a ensuite détaillé les 5 pistes d'action à perfectionner ou mettre en oeuvre pour que Strasbourg tire profil de ce statut :

- Renforcer son pôle d'enseignement supérieur et de recherche. Si l'université de Strasbourg fait partie des bons élèves dans ce domaine, Louis Gallois a incité à renforcer les liens avec les entreprises et les Pôles de compétitivité. D'autant plus que l'Alsace en possède 5 (Alsace Energivie, Pôle Véhicule du futur, Hydreos, Pôle Fibres, Alsace Biovalley)

- Favoriser l'innovation, en particulier dans le domaine du numérique, des biotechnologies et de la performance énergétique. Cet axe statégique passe également par l'aide aux jeunes entreprises. « Il y a une très bonne natalité des start-up en France, mais une trop forte mortalité infantile, » regrette-t-il.

- Anticiper et gérer les compétences. « Le monde de l'enseignement demeure trop déconnecté de la vie économique, même si on remarque des progrès ces dernières années. Certaines formations doivent correspondre aux besoins du marché du travail. » Une meilleure coopération entre monde de l'enseignement et monde économique reste, ici aussi, la meilleure piste d'amélioration.

- Renforcer les liens avec les territoires frontaliers. Strasbourg comme l'Alsace ont tout intérêt à travailler davantage avec les villes allemandes, leurs universités et leurs entreprises sur les projets communs et transversaux. Louis Gallois cite l'exemple de l'Eurodistrict trinational Bâle-Mulhouse-Saint Louis et de son industrie pharmaceutique. Cette coopération s'applique aussi à l'échelle de l'Alsace et de la nouvelle grande région Alsace-Lorraine-Champagne Ardennes. « Mais attention à ne laisser personne sur le bord de la route, il existe des poches de pauvreté à résorber. »

- Renforcer l'attractivité de la ville. La qualité de vie devient un élément décisif pour l'implantation des entreprises, qui savent qu'elles pourront attirer talents et compétences. « La qualité de vie à Strasbourg est reconnue mais il existe des problèmes de logement, un secteur en tension, et de pollution. »

Proximité et infrastructures

Suite à son intervention, une table ronde a réuni Arnaud Baïlo (PDG de PunchPowerglide, ex General Motors), Victoire de Margerie (Rondol), Carlos Munoz (la compagnie aérienne Volotea) Alain Beretz (Unistra) et Jean-Luc Heimburger (CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin). L'occasion de confirmer ou compléter l'intervention de Louis Gallois. « La qualité des infrastructures et la proximité avec notre marché, les constructeurs allemands haut de gamme, nous ont incité à reprendre le site. Il est vrai que la qualité de vie nous a permis d'attirer des cadres expérimentés en Alsace, » a souligné Arnaud Baïlo. Alain Beretz a approuvé l'idée de partager « les méthodes du monde de la recherche fondamentale et du monde économique pour parvenir à des synergies. Mais n'oubliez pas que l'universite n'est pas un coût mais un investissement. La recherche fondamentale, qui fera les innovations de demain, prend du temps, » a-t-il clarifié.

Jean-Luc Heimburger en a lui profité pour préciser le rôle que son institution compte jouer dans l'Eurométropole. A savoir, « être actif pour favoriser l'alliance entre ville et entreprises sur les grands projets économiques porteurs de croissance. »

L.D.    

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