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visible Patient, grand prix des Trophées Numéric'Alsace

L’application 3D imaginée par Visible Patient, de Luc Sohler à Strasbourg, met en évidence des tumeurs difficilement décelables. une révolution pour les chirurgiens, qui augmente les possibilités d’opérations.

© Visible Patient

Visible Patient a remporté, mercredi 5 novembre, le Grand Prix du jury des Trophées Numéric'Alsace 2014. Ils récompensent les meilleurs projets numériques de l'année écoulée. Nous vous en avions parlé dans le dernier Point Eco, l'occasion de (re)découvrir cette innovation.

Le logiciel permet de voir en transparence l’anatomie d’un patient dans les régions du cerveau, de la trachée, du foie ou du rachis. Par navigation virtuelle, le praticien se dirige à l’intérieur des structures anatomiques du corps humain et accède à des vues internes jusqu’alors inaccessibles. On peut dire que cette solution de modélisation du corps humain en 3D va révolutionner la médecine et donner confiance et espoir aux malades amenés à être opérés d’une tumeur cancéreuse.

Des études ont montré que l’image virtuelle en 3D augmentait de 20% la possibilité d’opérer certaines tumeurs difficilement opérables. Pour le chirurgien, qui jusqu’alors travaillait à partir d’IRM stockés sur un serveur ou sur un CD-Rom, l’avancée est radicale. Au lieu d’acheter un logiciel spécifique permettant de reconstruire le patient en 3D, on propose d’envoyer l’image en 3D directement au service. D’un coût réduit – 300€ au lieu des 60 000€ que peut valoir un logiciel spécifique – sans intervention du chirurgien, elle lui offre la possibilité de découvrir à l’avance l’anatomie du patient et de vérifier s’il est opérable ou non. En effet, certains éléments ne sont pas visibles sur un unique scanner. Il faut souvent en prévoir trois, associant des éléments biliaires ou veineux.

Visible Patient, Au bénéfice du patient

Visible Patient fusionne les infos, ce qui permet de mieux prévoir les difficultés opératoires. Une étude récente montre que dans 20% des cas les chirurgiens étaient obligés de changer leurs actes, ce au détriment du patient dont la morbidité post-opératoire aura augmenté. Huit hôpitaux ont utilisé le système en mode recherche, et l’exploitent aujourd’hui au bénéfice de leurs patients. La solution est également vectrice de communication entre le praticien et le patient. Une version simplifiée, transférable sur PC, tablette, voire smartphone, fournit des explications claires au patient, qui comprendra un peu mieux sa pathologie, grâce à des liens sur Wikipédia.

Le chirurgien devient précis et didactique et le patient est acteur de sa thérapie lorsqu’il comprend sa pathologie. La solution imaginée dans un premier temps pour le foie est une lueur d’espoir pour les malades. Le cancer du foie touche 700000 nouveaux patients chaque année dans le monde. La survie à cinq ans est de 20% sans chirurgie, 70% en cas d’opération chirurgicale et même 90% lorsque celle-ci est curative. Surtout, elle est adaptable à tout type d’organe. Et dans le futur proche, fin 2015, grâce à la réalité augmentée on verra le patient en transparence.

Luc Soler, enseignant et chercheur

Directeur R&D à l’IRCAD, enseignant à l’Université de Strasbourg, Luc Soller est également le président de Visible Patient, start-up créée en 2013 dans le but de commercialiser des technologies modélisant le corps humain en 3D. Implanté dans le biocluster des Haras, il dirige une équipe de  16 personnes (ils étaient  neuf en juillet), qui devrait passer à 18 en novembre du fait de la formation spécifique de manipulateurs en radiologie. Une croissance programmée avec la même évolution  dans les prochaines années.

Car après le marquage obtenu en septembre (Iso 13485), la technologie qu’il a imaginée en 1999 et financée en 2000 sur un premier projet de faisabilité par la Région Alsace, amélioré entretemps, notamment dans son aspect ergonomie, devrait prendre son plein envol. « Le projet a abouti en 2013 suite à un appel d’offres européen dont l’IRCAD était le coordinateur de 2008 à 2011 ».

Des robots flexibles pour manipuler les endoscopes

Luc Soler a obtenu le  label  Alsace BioValley pour le projet Isis, permettant le développement de la chirurgie laparoscopique (à l’intérieur de l’abdomen) par incision unique en utilisant le principe des outils flexibles développés lors d’un précédent projet (Anubis).  Les perspectives sont multiples  et passent par un développement industriel  de nouveaux outils chirurgicaux entièrement robotisés, qui seront commercialisés par Karl Storz et Surgical Perspective. Grâce au partenariat avec l’Ircad et le laboratoire Icube (Unistra-CNRS),  le développement de ce  nouveau dispositif robotisé devrait aboutir à un produit marqué en 2015.

Visible Patient • 1 Place de l’Hôpital à Strasbourg • 03 88 11 91 10

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