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À l’écoute des territoires

« Identifier les enjeux et les difficultés des acteurs économiques strasbourgeois spécialisés dans l’industrie et les services », c’était l’ordre du jour de la sixième Rencontre des Territoires organisée par la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin.

Les élus de la CCI en visite sur le terrain de la zone portuaire de Strasbourg © Benoît Linder

Première étape de la Rencontre, un état des lieux du territoire du Port Autonome de Strasbourg (PAS) la plus importante zone industrielle du Bas-Rhin. Au cœur du Port, sur le bateau lounge «Le Doubs», les débats ont été menés autour des enjeux et de l’appréhension de cet espace. Les échanges se sont tenus lors de la visite du Port commentée par Nicolas Teinturier, directeur de la valorisation du domaine du PAS, puis au sein des entreprises visitées, Rhenus Logistics Alsace, CroisiEurope et EPS Télésurveillance. Dans un contexte économique tendu, les entreprises ont confirmé les avantages indéniables qui découlent de l’emplacement au Port – l’existence des infrastructures multimodales et des services associés. Le PAS pilotant également une démarche visant à améliorer la mobilité des salariés.

La question du foncier

Environnement économique particulièrement dynamique, le Port Autonome de Strasbourg demeure un emplacement de choix pour développer industrie et innovation, stratégiquement très bien placé. Sur les 680 hectares occupables par les entreprises, 520 hectares appartiennent au Port. Un point fort pour celui-ci, mais certains industriels déplorent le fait de ne pas pouvoir être propriétaire des terrains. Le PAS, qui fonctionne selon un co-actionnariat Port – État, entend conserver ses fonds fonciers et cherche à louer les terrains à des entreprises de façon pérenne. Pour ce faire, le Port doit répondre à leurs besoins. Ainsi, le PAS a développé une nouvelle plateforme de 50ha à Lauterbourg pour des entreprises industrielles et de logistiques. Une dizaine d’hectares y sont réservés pour la construction d’ici 2014-2015 d’un nouveau terminal conteneur qui permettra d’offrir un service portuaire de proximité aux entreprises du Nord Alsace. Le PAS a également engagé sur Strasbourg plusieurs démarches visant à intervenir tant sur l’espace que sur la qualité de services offerte par la zone portuaire.

L’industrie a-t-elle encore sa place à Strasbourg?

Les industriels affirment bénéficier d’un bonus d’image lié à la ville de Strasbourg qui, au-delà de sa notoriété, représente un véritable bassin d’emploi et un territoire attractif. L’histoire et le poids de la ville dans le domaine scientifique génèrent des activités industrielles qui offrent des débouchés pour la recherche et l’université. Seul problème: comment faire accepter aux habitants voisins la présence d’entreprises industrielles, qui ont besoin des infrastructures et des compétences présentes sur ce territoire urbain? Et, grâce à leurs retombées, favorisent la vie ou l’implantation de services et commerces. Nicolas Teinturier est convaincu de la création des zones d’interface entre les zones industrielles et d’urbanisation pour réduire les nuisances réciproques en y développant des services, par exemple tertiaires, qui peuvent faire lien entre activités et habitats. La complémentarité industrie-services est en effet indispensable. Entre l’acceptabilité et les enjeux environnementaux, «entreprendre est devenu complexe et difficile», souligne Arsène Dahl. Les participants déplorent des démarches très lourdes liées à l’application des normes environnementales et leur nombre croissant, sans que les autorités prennent en compte l’évolution de l’industrie, qui ne peut être considérée aussi polluante qu’au 19e siècle. Suite de la visite dans le quartier de la Meinau et de la Plaine des Bouchers, chez Euro Protection Surveillance (EPS).

05/09/2013Partager