EMOSIS DIAGNOSTICS  : les couleurs du sang

Toutes les deux secondes, une personne meurt de maladie cardiovasculaire dans le monde, comme cela a été le cas pour le propre père de Frédéric Allemand. Ayant exercé comme cardiologue dans le passé, il a créé la première société au monde de tests sanguins in vitro, non pas à partir de la biochimie du sang, mais à partir des cellules sanguines elles-mêmes. Jusqu’ici, il n’existait pas vraiment de test sanguin capable d’évaluer le risque de formation d’une thrombose veineuse ou « mauvais caillot de sang ». La première plate-forme technologique de cytométrie en flux d’Emosis Diagnostics « colore par faisceau laser les cellules malades ou prêtes à faire une thrombose ». Si on plante un morceau de bois dans une fourmilière, vont s’y accrocher 40 % de guerrières, 40 % d’ouvrières, 10 % de nurses et 10 % de larves. De la même façon, il importe pour le scientifique d’avoir une vision globale des sous-populations de cellules pour pouvoir détecter d’éventuelles anomalies de répartition. Une technique très rapide qui permet de mieux appréhender les risques de thrombose et d’aider le médecin à poser un diagnostic.

Conquérir de nouveaux territoires

« On mesure 10 000 cellules en moins de 10 secondes et pour chacune d’entre elles, on récupère entre 5 et 20 paramètres (taille, marqueur…), soit près de 50 000 données », abonde son président. Une grande étude a d’ailleurs démontré son équivalence en termes de spécificité (94 %) et de sensibilité (80 %) en comparaison au test de référence Serotonin Release Assay (SRA). Europe, Asie, Russie, Afrique du Sud, Amérique du Nord : ses kits ont fait le tour de la planète grâce à un consortium de distributeurs qui les revendent auprès de laboratoires hospitaliers. Sous la bannière Team France Export, la CCI et Business France l’ont aidé à conquérir de nouveaux territoires tels que l’Inde, l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient et l’Amérique latine. Frédéric Allemand reconnaît que « la CCI a été un interlocuteur précieux, notamment pour lever certaines barrières administratives au Brésil, où il s’est avéré plus judicieux de produire nos kits directement sur place. »

Des réponses

Reste à explorer un autre continent : celui de l’intelligence artificielle (IA) ! En collaboration avec l’Établissement français du sang (EFS) et l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INIRIA), Emosis va développer des services associés comme l’IA dans le traitement des données recueillies et une application qui calculera la probabilité pour qu’un patient soit infecté par une maladie. « On ne veut pas fournir que des résultats, mais des réponses aux neurologues, gynécologues-obstétriciens ou anesthésistes-réanimateurs », parfois déboussolés face aux complications du Covid-19. L’éthique, la pédagogie, la qualité et la responsabilisation, les quatre valeurs principales de la start-up, sont aussi ses meilleures armes pour remporter la bataille contre le cancer, l’AVC et le syndrome des anti-phospholipides. > D.K.

Emosis Diagnostics
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