Weleda : la médecine fondée sur l’harmonie entre l’homme et la nature
Connue pour ses produits cosmétiques naturels et bio, Weleda l’est un peu moins pour ses médicaments homéopathiques. Leur point commun: la fabrication à partir de matières d’origine naturelle.
Point de départ France des cosmétiques Weleda, l’usine de Saint-Louis/68 abrite également le laboratoire pharmaceutique de l’entreprise. Y sont fabriqués des médicaments homéopathiques et de phytothérapie. Granules, solutions buvables en gouttes, poudres orales, mais aussi solutions injectables, collyres… Les produits sont élaborés selon les connaissances de la médecine anthroposophique, avec des matières premières soigneusement sélectionnées pour leurs actifs et issues majoritairement de l’agriculture biodynamique ou biologique.
La médecine anthroposophique
Créée en 1921 à l’initiative de médecins et de pharmaciens qui furent les élèves de Rudolf Steiner, l’entreprise Weleda s’est engagée dans une réflexion globale sur la santé, optant pour un positionnement résolument naturaliste. Docteur en philosophie, Rudolf Steiner a posé un regard visionnaire sur une éthique du soin fondée sur l’individualité et les correspondances entre l’être humain et la nature. Il fut le premier à mettre en lumière les bienfaits de l’agriculture biodynamique associée aux vertus des plantes. À partir de là sont nés une nouvelle approche thérapeutique portée par des médecins et des besoins spécifiques en termes de médicaments. Weleda produit une quinzaine de références en automédication et plus de 1300 références de médicaments homéopathiques vendus sur prescription. Parmi les pathologies traitées: le stress, le sommeil, le refroidissement, la digestion, l’ophtalmologie. Le volet pharmaceutique représente environ 46% du chiffre d’affaires de l’entreprise (72 millions d’€ en 2014), soit 30% du CA pharma du groupe. Si cette dernière année s’est montrée «impressionnante» avec +22% de croissance, le Président du Directoire France, Peter Braendle, se montre également optimiste pour 2015, espérant une hausse de 5 à 8%.
Un marché à développer
Parmi les investissements en cours (700000€ en 2014, 3,6 M€ sur trois ans), Weleda France a décidé de privilégier l’agrandissement et la mise aux normes des services de production des formes ampoules injectables et liquides. Si Peter Braendle se considère comme un «petit joueur sur le marché de l’homéopathie», il entend bien le faire évoluer, en multipliant le nombre de prescripteurs. Une idée de la production de Weleda: 1,8 million de tubes de granules et 1,3million de flacons de solutions buvables en gouttes vendus chaque année. F.H.
Infos+
Weleda, 2300 collaborateurs (370 à Huningue), présence dans 50 pays, 364 M € de CA, 10 sites pharmaceutiques dans le monde, 1300 références.
La médecine anthroposophique, késako ?
Fondée au début du XXème siècle par le philosophe et spécialiste en sciences de la nature, Rudolf Steiner (1861-1925) et par le docteur Ita Wegman (1876-1943), fondateur de la clinique anthroposophique qui porte son nom à Arlesheim en Suisse, la médecine anthroposophique propose une vision plus globale de la santé et de la maladie. Elle est basée sur une conception globale du soin qui tient compte des correspondances profondes qui existent entre l’être humain et la nature. Elle n’appréhende pas uniquement la maladie, mais le patient dans le contexte de sa maladie. En cherchant à connaître les causes physiques, psychiques et personnelles sous-jacentes aux manifestations pathologiques. Chaque patient est unique, chaque traitement aussi. Cette médecine est aujourd’hui enseignée dans sept pays européens, et le premier DU en France a été créé à Strasbourg par le professeur Kempernich, cancérologue à la Faculté de Médecine. Selon lui, l’homéopathie aide à mieux supporter les rayons, la chimiothérapie, et contribue à une immunostimulation dans des maladies chroniques. Les laboratoires Weleda se sont basés sur ces connaissances de la médecine d’orientation anthroposophique pour fabriquer leurs médicaments, avec un savoir-faire et une expertise des plantes, une connaissance approfondie des processus de fabrication associée à la maîtrise de la qualité, de la récolte au produit fini.
De la plante au médicament
Les matières premières utilisées par Weleda sont issues pour grande partie de végétaux, qui proviennent en grande partie des propres jardins du groupe, situés en Allemagne –avec 20ha, c’est le plus grand-, en Suisse et en France. Situé à Bouxwiller, le site de 1,5 ha, est cultivé en culture biodynamique. « Nous avons protégé le site par un mur végétal pour favoriser la biodiversité, y compris en oiseaux et mammifères. Cela nous permet de maîtriser la filière plantes, 40 plantes sont cultivées en moyenne chaque année, et entrent dans la fabrication des médicaments et des cosmétiques. Le site est protégé, il n’y a pas d’industrie autour », observent Denis Graefling, pharmacien et Pierre Kapler, responsable de culture sur les sites français et suisse. « On considère l’exploitation et la terre comme un organisme vivant qui englobe végétal et animal, observe Pierre Kapler, en suivant le rythme des planètes et du cosmos ». Gentiane, calendula, cassis, grenade, plantain, passiflore, pavot de Californie… Les plantes fraîches sont récoltées et broyées pour être mises en macération le jour même dans les laboratoires, extraits secs auxquels on ajoute de l’eau et de l’alcool de blé bio. La macération, de 10 à 30 jours selon les plantes, se fait dans des cuves en inox. La teinture exprimée par une presse, est filtrée et dynamisée. On contrôle ses principes actifs avant d’étudier sa stabilité. Les médicaments anthroposophiques sont soumis aux mêmes règles que les autres médicaments (émises en France par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé). FH
Weleda • 9, rue Eugène Jung à Huningue • 03 89 69 68 00 • www.weleda.fr