L’Atelier de la Colombe  : l’antre du spectacle

Que serait le spectacle vivant sans costumes? Du théâtre à la danse, du cirque au cabaret, Rita Tatai fabrique des tenues de scène depuis plus de 20 ans.

© Benoît Linder

Poussez la chevillette et la bobinette cherra»: c’est le message affiché à l’entrée de l’Atelier de la Colombe à Strasbourg, la caverne d’Ali Baba de Rita Tatai, costumière de spectacle depuis plus de 20 ans. Dans son antre, la partie location, qui regorge de centaines de costumes chamarrés, de l’autre l’atelier de création. La part consacrée au spectacle vivant représente 35% de ses clients. Un chiffre qui fluctue selon les années.

Subventions en baisse

«Il y a 20 ans, nous avions beaucoup plus de créations pour le théâtre, le cirque, un peu l’opéra. Comme les subventions baissent, ces structures ont de moins en moins d’opportunités de se faire faire des tenues de scène», observe Rita Tatai. Passionnée de costumes depuis son enfance, elle continue de se régaler dans ses créations. «J’effectue toute une recherche iconographique pour interpréter les costumes, fidèle aux matériaux, en les adaptant aux exigences des acteurs, comme la nécessaire aisance du mouvement lié à certains jeux de rôles.» Pour sa contribution au dernier spectacle des Scouts, «tout devait être pensé en termes de changements rapides, les comédiens n’ont parfois que quelques secondes pour changer de personnage». Rita Tatai intervient depuis six ans pour cette production alsacienne, en binôme avec une intermittente du spectacle, Bettina Amstutz. D’une trentaine de tableaux émergents entre 120 et 140 personnages, sans compter les interventions costumées des musiciens. Achetés et adaptés à la taille des artistes, ou fabriqués, ce sont parfois des vêtements improbables que l’on ne trouve pas comme les smokings roses ou les costumes d’animaux. Autant de challenges réalisés dans la joie et la bonne humeur. Son seul regret: «le contexte financier induit une baisse des commandes et réduit le nombre d’intervenants dans la fabrication. Ce qui, je le crains, ne me permettra plus de transmettre le métier».

L’Atelier de la Colombe • 32, faubourg de Pierre à Strasbourg • 03 88 22 17 81 •

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