Reprise d'entreprise

La reprise d’entreprise : un sentier balisé… et quelques passages glissants

La reprise d’entreprise donne un faux sentiment de sécurité. Les clients sont déjà acquis et les chiffres semblent rassurants. Les porteurs de projet relâchent leur vigilance. Pourtant, ils ne sont pas à l’abri des mauvaises surprises. La reprise comporte ses propres risques et nécessite une préparation rigoureuse, sur le plan juridique, financier et humain.

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Le premier réflexe à adopter lorsqu’on s’engage dans une reprise : s’entourer de professionnels aguerris. L’audit juridique est une étape cruciale. Il permet d’identifier les éventuelles zones d’ombre : un salarié en arrêt de longue durée non signalé, des clauses particulières dans les contrats de travail ou encore un bail commercial contraignant. Chaque document doit être examiné à la loupe, avec l’aide d’un avocat spécialisé.

Sur le plan financier, l’analyse des bilans comptables doit être menée avec précision. Ce travail peut révéler des créances clients importantes, des dettes bancaires toujours en cours ou encore des écarts inquiétants entre les charges annoncées et les charges réelles. Le recours à un expert-comptable permet d’éviter les déconvenues qui pourraient fragiliser l’entreprise à un moment charnière de son histoire, alors qu’elle est déjà vulnérable en raison du changement de dirigeant.

Un exemple vécu : une repreneuse, enthousiaste et motivée, reprend une entreprise commerciale avec de bons résultats passés. Mais elle néglige une étape essentielle : l’étude de marché. Résultat : quelques mois plus tard, les ventes chutent. Les performances d’hier ne garantissent pas le succès de demain : les habitudes de consommation évoluent, de nouvelles normes apparaissent, l’environnement concurrentiel se durcit… Le repreneur doit rester à l’écoute de l’environnement économique.

Réussir la transition humaine et commerciale

La réussite d’une reprise ne repose pas uniquement sur des chiffres. Elle se joue aussi dans la qualité des relations avec les salariés, les clients et les fournisseurs. La transparence est la meilleure alliée du repreneur. Pour assurer une transition en douceur, il devrait se faire accompagner par le cédant sur une période de trois à six mois. Le temps de se former, de comprendre les rouages de l’entreprise, de rencontrer les partenaires-clés et de consolider les relations existantes.

Prudence face aux transformations radicales. Le repreneur est souvent pressé de développer l’entreprise, mais il ne peut pas tout réinventer du jour au lendemain. Une reprise réussie passe souvent par une phase d’adaptation progressive, respectueuse de l’histoire et des équilibres de l’entreprise. Il faut prendre le temps d’écouter et d’établir des relations de confiance, avant de tout chambouler.

Publié le 28 avr.