Le livre en circuit ultra court !


La machine est capable d’imprimer, de façonner et de relier un livre de 200 pages en six minutes
―@instantbookInitiative Strasbourg
« Entre 20 et 30 % des livres imprimés sont retournés aux éditeurs pour finir au pilon. Une aberration à la fois économique et écologique ! Instant Book permet de limiter ce gaspillage, d’optimiser la gestion des stocks et de rendre le livre plus accessible », explique Stéphanie. Grâce au soutien technologique de R&D Technology, une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication d’équipements industriels basée près de Saverne, elle a conçu une machine compacte capable d’imprimer, de façonner et de relier un livre de 200 pages en six minutes — avec une qualité équivalente à celle des imprimeries traditionnelles. La machine combine un bras robotisé à deux imprimantes, et utilise exclusivement du papier recyclé et des encres écologiques. Ce concept de rupture a rapidement séduit l’éditeur-libraire parisien Le Lys Bleu : en huit mois, plus de 12 000 exemplaires ont été imprimés et vendus. Une autre machine est déjà en service à Bruxelles, au Quartier Libre, une librairie réputée pour son ouverture aux technologies innovantes. Les retours d’expérience recueillis permettront d’aboutir à une version finale, qui sera commercialisée début 2026.
Une dimension sociale et culturelle forte
« Le concept n’est évidemment pas destiné aux best-sellers, mais vise à valoriser des ouvrages à faibles tirages. L’impression à l’unité reste rentable, tant pour l’éditeur — qui perçoit une redevance classique — que pour le libraire », précise Stéphanie qui met en avant la dimension sociale et culturelle de son projet. Il permet de diffuser facilement des ouvrages francophones outre-mer, où les coûts de transport sont souvent dissuasifs. Il ouvre également la voie à l’édition de livres adaptés à des publics spécifiques, comme les personnes malvoyantes ou dyslexiques, grâce à des polices de lecture dédiées. Pour les libraires indépendants, souvent confrontés à des difficultés économiques, cette innovation représente une opportunité précieuse : elle permet d’animer le point de vente et d’attirer une nouvelle clientèle.
Une vocation d’entrepreneuse
Après avoir débuté sa carrière comme chef de projet, puis chargée d’affaires grands comptes chez R&D Technology, Stéphanie Roser a ainsi révélé son tempérament d’entrepreneuse. Pour se lancer, elle a bénéficié de 45.000€ de prêt d’honneur :€15.000 d’Initiative Strasbourg, 15.000 € d’Initiative Grand Est et 15.000 € de la BPI) . « Bizarrement, je suis moins stressée qu’avant », confie-t-elle. Une sérénité qui reflète sa confiance dans son innovation qui attire déjà l’attention de grands distributeurs comme la FNAC, ou Leclerc.
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Publié le 31 juill. | Mis à jour le 7 août