L'Alsace, terre d'investissements : un territoire en mouvement

Une économie alsacienne en mutation

En 2025, le taux de chômage en Alsace s’établit à 7,4 %, soit un niveau équivalent à la moyenne nationale. La région affiche une relative stabilité en termes d’emploi, malgré des contrastes entre le Bas-Rhin et le Haut-Rhin. Le secteur des services, notamment l’hébergement et la restauration, continue de jouer son rôle dans le maintien des effectifs, tandis que l’industrie et la construction rencontrent des difficultés.

Pour autant, des signaux positifs apparaissent : la baisse des effectifs intérimaires ralentit, indiquant un possible redressement dans certains secteurs. Cette résilience du tissu économique alsacien repose en partie sur une politique d’investissement ambitieuse qui favorise l’implantation d’entreprises et le développement de nouvelles activités.

Une région qui attire les investisseurs

Avec près de 4 milliards d’euros investis en 2024, l’Alsace se positionne comme un territoire stratégique pour des investissements d’avenir de groupes français ou internationaux. Microsoft, Blue Solutions, BASF, ou encore le groupe VGP ont choisi de développer leurs activités sur le territoire, confirmant l’attractivité du Sud Alsace pour l’industrie et les technologies de pointe.

Parmi les projets emblématiques :

Microsoft, avec son futur Data Center européen à Petit-Landau, qui fera du Sud Alsace un acteur clé dans l’Intelligence Artificielle. Il s’agit du plus gros investissement du dernier sommet Choose France d’un montant de 2 milliards d’euros.

Blue Solutions, qui prévoit d’implanter une giga factory de batteries pour véhicules électriques à Wittelsheim d'ici à 2032 avec 1500 emplois à la clé pour un investissement de 2,2 milliards d’euros.

Butachimie, a investi 250 millions d’euros depuis 2019 dans son site de production à Chalampé.

VGP, qui transforme une partie du site de Stellantis à Mulhouse en un parc industriel et logistique de nouvelle génération.

D’autres initiatives sont remarquables en matière de décarbonation de l’industrie comme la construction par B+T Group, en avril 2024, de la plus grosse chaufferie de France alimentée par des déchets industriels. Elle transforme chaque année 200 000 tonnes de déchets non recyclables en vapeur destinée au fonctionnement de l’usine voisine d’Alsachimie.

Cette volonté de réduction des émissions de CO² est d’ailleurs partagée par tous les acteurs de ce territoire comme en témoigne l’association COB 30 qui réunit trois géants de la chimie, trois opérateurs de l’énergie ainsi que la collectivité Mulhouse Alsace Agglomération (m2A).  Leur synergie exemplaire autour du premier objectif de réduction de 35 % des émissions de gaz à effet de serre fixé par la Stratégie Nationale Bas-Carbone, est un creuset de projets innovants. En 2025, des travaux d'extension du réseau de chaleur de l'agglomération mulhousienne par l’entreprise R-CUA vont être réalisés pour récupérer la chaleur fatale des industries située à une trentaine de kilomètres dans la bande rhénane. Cette nouvelle source d’énergie alimentera une usine du constructeur automobile Stellantis et plusieurs dizaines de milliers de logements du centre-ville.

Cette dynamique a été mise en lumière lors des vœux économiques de la M2A, un événement rassemblant 900 dirigeants et représentants économiques, où de grands investisseurs ont témoigné de leur engagement en Alsace.

Un territoire structuré pour l’avenir

L’Alsace, et plus particulièrement le Sud Alsace, ne se contente pas d’attirer les entreprises : elle met en place les infrastructures nécessaires pour les accueillir et assurer leur développement.

La CCI joue un rôle clé d’aménageur du territoire, en faisant l’acquisition de terrains et en réalisant ensuite les études d’impact pour les mettre à disposition des entreprises, facilitant leur installation, comme en témoigne la création de la zone d’activités Pôle 430 à Wittenheim dans les années 1970 qui accueille aujourd’hui plus de 150 entreprises.

Cette capacité d’accueil immédiate pour répondre aux projets d’implantation, passe aujourd’hui par les Ports de Mulhouse Rhin. Elle a par notamment permis d’accueillir le futur Data Center de Microsoft à Petit Landau.

Mais au-delà des infrastructures, l’enjeu de la formation est également central pour le développement de nouvelles activités. La CCI a investi 4,5 millions d’euros dans son Centre de Formation CCI Campus, qui forme chaque année 8 000 personnes à Mulhouse, Colmar et Strasbourg. Grâce à une offre d’apprentissage allant du Bac+2 au Bac+5, CCI Campus joue un rôle essentiel dans le développement des compétences et la préparation des talents aux métiers de demain. 1750 jeunes sont formés aux métiers des entreprises alsaciennes chaque année dans le Centre de Formation d’Apprentis de CCI Campus, le second CFA alsacien en nombre d’étudiants après celui de l’université.

Un territoire d’innovation

L’Alsace a toujours été un territoire d’entrepreneurs et d’innovateurs. Les récents projets et investissements confirment cette tradition et ouvrent de réelles perspectives.

La CCI est un acteur impliqué dans le développement de l’écosystème de l’innovation. Elle a co-financé à hauteur de 750 k € le Quatrium Grand Est créé en 2022 au sein du CETIM à Mulhouse, un lieu d'expérimentation des solutions de l’industrie 4.0.

Elle est aussi partenaire du projet Knowledge Transfer Upper Rhine  (KTUR²) qui vise à renforcer la coopération transfrontalière en matière de transfert de connaissances et de technologies dans le Rhin Supérieur. Ce hub transfrontalier d’innovation a été développé grâce aux financements des programmes Interreg V et VI.

L’Alsace offre un cadre propice aux investissements, mais doit relever des défis pour maintenir sa dynamique. La transition énergétique, la décarbonation industrielle et l’adaptation aux normes environnementales sont essentielles.

L’économie alsacienne doit également s’employer à faciliter les échanges avec ses voisins allemands et suisses. Son développement est étroitement lié à celui du Rhin Supérieur, l’un des territoires économiques les plus performants d’Europe : 6 millions d’habitants, 300 000 entreprises et un PIB de 350 milliards d’euros. À titre de en comparaison : PIB de la Région Grand Est : 150 milliards d’euros

Le maintien de l’attractivité du territoire ne sera possible que si elle est portée par tous les acteurs locaux, sans exception. Aujourd'hui, l’innovation et la digitalisation, notamment dans l’IA et les énergies renouvelables, ouvrent de nouvelles perspectives.

Stratégie, transformation et coopération sont les mots d’ordre pour positionner et maintenir l’Alsace comme un territoire d’opportunités à l'échelle nationale et européenne.