MAISON LUQUET : Des outils pour restaurer Notre-Dame de Paris

« Nous écrivons de jolies histoires qui sont vouées à durer dans le temps. »
―128 dB« C’est un peu l’équivalent d’un bottier sur mesure », explique Soumia. Au service du charpentier, du viticulteur ou du tailleur de pierre, Simon, le forgeron taillandier, fabrique et reproduit les outils sur mesure dédiés à chaque corps de métier. « Nous écrivons de jolies histoires qui sont vouées à durer dans le temps », souligne Soumia. En plus de forger des outils, Simon et Soumia ont la charge d’entretenir et restaurer à l’identique les serrures et les gonds du Château du Haut-Koenigsbourg, très sollicités du fait du grand nombre de visiteurs. Mais plus étonnant encore, la Maison Luquet a accueilli la jeune génération de taillandiers pour forger la cinquantaine de haches de dégrossi et de finitions - dont Simon possède encore le savoir-faire ancestral - nécessaires à la restitution à l’identique des charpentes médiévales du choeur et de la nef de Notre-Dame de Paris, détruites par l’incendie du 15 avril 2019*. « Nous équipons les humains qui travaillent sur des bâtiments merveilleux », ajoute fièrement Soumia. Bien plus qu’un métier, c’est une passion que tous deux souhaitent partager et transmettre. C’est pour cette raison qu’ils consacrent 50 % de leur temps à l’animation d’ateliers immersifs, ouverts à celles et ceux qui souhaitent forger leur outil ou leur couteau et ainsi bénéficier des conseils et du savoir-faire du forgeron taillandier. Une expérience originale et humaine, basée sur l’échange et le partage.
* Ndlr : le groupement composé des Ateliers Perrault (Maine-et-Loire), mandataire, et des Ateliers Desmonts (Eure) a remporté l’appel d’offres lancé par l’établissement public chargé de la restauration de la cathédrale, maître d’ouvrage du chantier, sur la base des études réalisées par les architectes en chef des monuments historiques, maîtres d’oeuvre, pour la restitution à l’identique des charpentes médiévales du choeur et de la nef, détruites par l’incendie du 15 avril 2019. Le groupement a souhaité s’appuyer sur le savoir-faire de la Maison Luquet (Haut-Rhin) et de ses quatre partenaires - l’Atelier Les Frappantes (Gers), l’Atelier Let (Isère), la Taillanderie Claudel (Ille-et-Vilaine) et la Taillanderie Sauvage (Nièvre) - pour produire la cinquantaine de haches de dégrossi et de finitions nécessaires à ce chantier.