Mohamed Siaaliti : la force tranquille

STRASBOURG/67

L'aventure a commencé dès l’adolescence. « Je me suis construit moi-même. J’ai travaillé dès l’âge de 16 ans et j’ai très vite compris que je voulais être mon propre patron ». Dès lors Mohamed Siaaliti consacre l’essentiel de ses salaires à la constitution d’un capital qui lui permettra de réaliser cet objectif. Il achète sa première affaire à 22 ans, un bar de nuit qu’il exploitera avec son frère.

« Je manquais de garanties mais mon banquier nous a fait confiance et je ne l’oublierai jamais ». Laissant libre cours à sa fibre entrepreneuriale, il investit ensuite dans des salons de coiffure, une agence immobilière, trois restaurants, un espace santé/bien-être et une start-up strasbourgeoise développant des solutions embarquées pour les véhicules de société. Aujourd‘hui il emploie une cinquantaine de salariés.

Le premier grain de riz au bout de 7 jours

En 2019, par défi personnel mais aussi pour montrer à ses proches qui il est, il participe à Koh Lanta, la Guerre des chefs. « Après 4 mois de sélections et de castings, puis un long voyage en avion, hydravion et bateau, je suis passé de tout à rien sur une plage des îles Fidji. Dans une épreuve où l’on mange son premier grain de riz au bout de 7 jours, on ne cache pas sa personnalité. Mon expérience de chef d’entreprise a été précieuse pour la cohésion du groupe et le leadership. J’ai appris à aiguiser mon mental, à aider une équipe à surmonter et gérer les échecs ». Cependant, au bout de 31 jours, la sentence irrévocable tombe : l’aventure s’arrête pour Mohamed Siaaliti après une stratégie de vote au conseil, déjouée par un collier d’immunité.

Koh Lanta a changé ma vie

Force tranquille de l’équipe bleue, comme le surnommait la production, il revient allégé de 14 kg mais riche d’une expérience solide de dépassement de soi, de persévérance et de résilience. « Koh Lanta a changé ma vie, mon rapport à la nourriture et à l’eau, mon envie de relever des défis. J’ai affronté le désert du Maroc sur 250 km lors du Marathon des Sables, je me suis engagé dans des ultra-trails comme le Trail Alsace Grand Est by UTMB et ses 110 km. Cela a aussi été une formidable expérience de cohésion d’équipe dans une situation critique. J’ai beaucoup appris sur la manière de gérer l’échec et d’en faire un levier pour aller affronter collectivement d’autres épreuves. A mon retour j’ai eu envie de partager cette expérience, de montrer comment on peut développer une force tranquille face aux épreuves ». Aujourd’hui Mohamed Siaaliti intervient dans des écoles de commerce et au sein d’entreprises pour partager sa vision du team building, du management bienveillant, de la transmission de savoirs, de la gestion de l’échec et de la remobilisation d’équipes. Un sens du partage qu’il met également au service d’autres causes en tant que parrain de l’association Gendarmes de Coeur et porteur de la flamme olympique, le 26 juin dernier à Strasbourg.

SPREY
Anne-Sophie Grasset
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