PUYOL FRÈRES : une affaire de famille soudée !

Geoffrey Puyol perpétue l’héritage industriel familial, tout en insufflant innovation et exigence dans la construction métallique.
―©Serge NiedDerrière les ateliers de Puyol Frères, c’est une belle histoire familiale qui se poursuit depuis plus de 50 ans. Fondée en 1974 par trois frères - Permite, Cénit et Anquetil - l’entreprise a vu le jour au moment même où l’usine Butachimie s’installait à Chalampé. Cette coïncidence heureuse a jeté les bases d’une activité florissante, orientée dès l’origine vers les besoins spécifiques de l’industrie chimique locale. Aujourd’hui, c’est Geoffrey Puyol, le fils d’Anquetil, qui tient les rênes. Arrivé dans l’entreprise en 2008 après ses études, il a gravi les échelons en commençant comme aide métallier, avant de devenir gérant en 2011. Depuis six ans, il est seul aux commandes, épaulé par un chargé d’affaires, un ingénieur d’études et une équipe d’une dizaine de collaborateurs.
Du « mouton à cinq pattes » au défi quotidien
Puyol Frères ne fait pas dans le standard. L’entreprise est reconnue pour sa capacité à répondre à des demandes techniques complexes, souvent là où d’autres préfèrent passer leur tour. Escaliers en colimaçon, passerelles, garde-corps ou charpentes métalliques de 200 kg à 15 tonnes, chaque réalisation est unique, pensée et fabriquée sur mesure, avec une prédilection pour les environnements exigeants comme les sites chimiques. Cette orientation impose des certifications spécifiques, comme MASE (Manuel d’Amélioration Sécurité Environnement), garant de rigueur et d’amélioration continue. « On travaille souvent dans l’urgence, c’est un nouveau défi à chaque fois », explique Geoffrey Puyol. Pour rester performant, il investit régulièrement dans l’outil de production. Dernier en date : une machine de découpe plasma à commande numérique à 60 000 euros, plus précise et plus respectueuse de l’environnement de travail que la précédente, qu’il avait utilisée pendant dix ans. La qualité de vie au travail est au cœur de sa démarche. Des torches aspirantes ont ainsi été installées pour limiter l’exposition des soudeurs aux fumées, un geste fort dans un secteur souvent contraignant. Et malgré une dynamique de progrès bien ancrée, l’entreprise fait face à un enjeu de taille : le recrutement. Les profils de métalliers et de serruriers se font rares, et les vocations tardent à émerger. Un paradoxe pour une activité aussi essentielle qu’ancrée localement, et dont la pérennité dépend autant des talents humains que de la robustesse des structures métalliques qu’elle conçoit.