PÔLE TEXTILE ALSACE : le Sud Alsace continue d’innover

Protection anti-feu pour batterie
―Final Advanced MaterialsLe textile est un sujet trop sérieux pour le laisser aux victimes de la mode. Il habille les engins spatiaux, recouvre les bâtiments, protège les soldats du feu et se cache sous notre peau. « Le textile n’est pas seulement un marché, rappelle Catherine Aubertin, directrice du Pôle Textile Alsace. C’est un matériau souple, doté de propriétés physiques, répondant à des cahiers des charges précis. » Thermorésistant, ignifuge, conducteur, antibactérien, résilient… Un matériau de pointe, capable de remplacer des composants très divers, des câbles d’acier aux tissus vivants. Il s’adresse aux marchés du bâtiment, de l’industrie, des transports et de l’équipement de la personne.
Un écosystème dynamique
Sempatap fabrique des matériaux isolants pour le BTP. Final Advanced Materials conçoit des textiles haute température pour l’aéronautique. Paradox développe des matériaux à haute absorption d’énergie cinétique pour la protection balistique. Avec ses 100 adhérents, le Pôle Textile Alsace représente toute la chaîne de valeur de la filière, du chimiste à l’assembleur, sans oublier le fabricant de machines. Une force de frappe de 6 000 emplois qui adresse les différents segments des textiles techniques. Loin des podiums parisiens, les entreprises du Sud Alsace misent sur le développement de matériaux innovants pour rester dans la course. À la pointe de la recherche, l’Alsace dispose d’un écosystème très développé : l’école d’ingénieurs textiles et fibres, le Laboratoire de physique et de mécanique textiles (ENSISA), l’Institut Carnot MICA…
Une filière durable et connectée
La filière planche sur deux sujets prioritaires : l’eau et l’énergie. Comment continuer à produire face à l’explosion des coûts et des normes environnementales ? Dernière en date, la Loi Agec interdit la destruction des stocks. Les producteurs font appel à de nouveaux procédés comme l’impression numérique qui permet de produire la juste quantité, à l’unité près, sans consommer d’eau. Autre sujet phare, les matières premières représentent 40 % de l’impact CO2 de la filière. Des entreprises et des laboratoires travaillent sur le recyclage et le développement de produits biosourcés, cultivés au plus près des sites de transformation industrielle. La filière s’intéresse aussi à l’intelligence artificielle : une révolution silencieuse qui permettra demain la personnalisation de masse et la production sur mesure. De la haute couture !
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